
Se demander si un projet doit commencer par le contenu ou le design, c’est un peu comme la question de l’œuf ou la poule ! L’un ne va pas sans l’autre et joue un rôle crucial dans la conception d’un support digital. Chez Adeliom, on a tâtonné, on a testé et on a trouvé notre point de départ pour produire des expériences utilisateurs optimales. Ça s’appelle le Content First et on vous en explique tous les avantages.
Le Content First ou comment dire bye-bye au lorem ipsum
Le Content First – ou “Contenu d’abord” en français – est une méthode de conception demandant de penser le contenu texte avant de produire les maquettes UI. Cette approche renverse la logique souvent adoptée en webdesign qui consiste à produire les écrans, puis à intégrer les contenus rédigés une fois les maquettes validées. Dans l’intervalle, on se retrouve généralement avec des interfaces ponctuées de “faux” textes, comme peut l’être du lorem ipsum. Pas vraiment idéal lorsqu’on cherche à produire un site internet ou une application mobile utilisable dans la vraie vie.
Plutôt que d’imaginer la création de contenu comme une étape annexe, le Content First en fait le point de départ en valorisant la conception par les mots. Il ne s’agit pas simplement d’écrire, mais d’adopter un angle stratégique pour diffuser le bon contenu, au bon moment. De cette manière, nous créons une expérience pertinente et informative pour les utilisateurs. On ne résiste pas à l’envie de vous partager à ce sujet l’exemple du Product Designer Justin Jackson et de sa page web faite uniquement de mots (et ça marche !).

Screenshot du site web du Product Designer Justin Jackson et de sa page web faite uniquement de mots.
Le résultat est certes dépouillé, mais nous aide à comprendre comment les contenus textes constituent déjà une forme de design. Ils peuvent façonner un écran et créer l’expérience, comme le ferait le design graphique. Depuis quelques années, l’UX Writing est d’ailleurs sorti de l’ombre pour améliorer l’expérience utilisateur en s’appuyant sur les mots (on vous en dit plus dans cet article). Mais là n’est pas le sujet, revenons à nos moutons du Content First !
Pourquoi adopter une approche Content First ?
Débuter la conception par le contenu présente de nombreux avantages. Chez Adeliom, nous en sommes convaincus depuis plusieurs années. Voilà pourquoi :
1. Partir du fond pour concevoir la forme
En 2008, le designer Jeffrey Zeldman déclare sur Twitter : “Le contenu précède le design. Le design en l’absence de contenu n’est pas du design, c’est de la décoration”.

Un avis tranché, mais qui a le mérite d’être clair ! En effet, au-delà du digital, démarrer un projet de conception sans en connaître les éléments clés paraît contre-intuitif. Imaginez un éditeur mettre en page un livre sans en connaître les textes. La tâche semble bien difficile. Il en va de même sur le web où la mise en forme ne peut se faire avant d’avoir creuser le sens à donner aux écrans.
Pour autant, travailler en Content First ne veut pas dire ignorer l’aspect graphique. Au contraire, contenu et design doivent travailler ensemble afin de co-construire les interfaces les plus complètes possible et anticiper la façon dont l’expérience se décline. C’est en réfléchissant au contenu qu’on va, par exemple, être capable d’identifier certains comportements (comme l’affichage d’un message de confirmation, d’une bulle d’aide ou d’une phrase de réassurance).
En partant du fond pour concevoir la forme, on peut ainsi mieux clarifier les parcours pour guider l’utilisateur vers l’action souhaitée et stimuler son engagement.
2. Anticiper les besoins utilisateurs
Si nous affectionnons tant cette démarche, c’est aussi parce que le Content First constitue un moyen précieux de se rapprocher de la réalité des usagers et de leurs transmettre des messages clairs. Pour faciliter leur identification, on peut se demander :
- Quel est l’objectif principal de la page ?
- Quelle action est à valoriser ?
- Quelles sont les informations clés à transmettre ?
- Comment répondre aux questions des utilisateurs ?
- Comment les guider / les encourager / les rassurer ?
Répondre à ces questions demande de connaître son projet sur le bout des doigts. L’analyse des enseignements de la recherche utilisateur constitue ainsi un prérequis au Content First. On va pouvoir piocher dans les verbatims récoltés pour s’assurer de “parler” la même langue que les usagers, et surtout, répondre à leurs attentes précises par le biais du contenu.
3. Gagner en efficacité lors de la conception
Autre avantage non négligeable : le gain de temps et de ressources. Anticiper les informations qui apparaîtront à l’écran permet d’éviter les incohérences, les tâtonnements et les possibles interprétations qui génèrent parfois des allers-retours coûteux au moment de la validation.
Réfléchir en Content First assure une solide cohérence visuelle et textuelle, puisque les designers peuvent dès le départ compter sur des contenus réels (textes, images, vidéos, illustrations…). Toute la chaîne de production s’en trouve alors plus fluide !

4. Faciliter la projection et l’adhésion
Enfin, nous aimerions souligner à quel point le Content First facilite la collaboration interdisciplinaire au sein des équipes projet. Plus qu’un moyen de conception, le Content First est une manière de donner du sens et de la profondeur à ce que le collectif construit ensemble. En partant d’une matière concrète, chacun peut prendre des décisions éclairées et avancer dans une même direction.
Sans surprise, les profils producteurs (rédacteurs, designers, développeurs web…) sont les premiers concernés par l’adoption d’une telle approche. Mais les bénéfices s’étendent à d’autres parties prenantes comme les décisionnaires. Face à des maquettes complétées de “vrais” contenus, la projection est bien plus facile ! De quoi accélérer leur validation et renforcer la confiance en l’équipe.
Comment mettre en place une approche Content First ?
Vous craignez le syndrôme de la page blanche ? Pas de pression, le Content First demande surtout à anticiper les contenus, sans pour autant devoir les livrer dans leur forme définitive. L’idée est simplement d’impulser une intention et de déterminer des concepts pour faciliter la mise en forme des messages à transmettre.
Si on prend l’exemple d’un site e-commerce, il est courant d’y valoriser des bénéfices clients (comme la livraison gratuite). Identifier leur nombre et leur nature permet de s’assurer que leur mise en forme collera à la réalité. Il en va ainsi au sujet de tous les éléments de contenus déployés sur un site internet ou une application mobile.
En amont de la rédaction, nous avons l’habitude chez Adeliom de matérialiser des zonings de chaque écran afin d’en structurer le contenu et définir la hiérarchisation des informations. Nos designers utilisent pour cela un outil collaboratif (comme Miro) qui nous permet de travailler tous ensemble sur le sujet et d’établir une base solide avant de passer aux maquettes.
Prêt à tenter l’approche Content First sur votre projet ?
Nos experts UX sont disponibles pour échanger !